POST PENSÉE

Je pense 99 fois et je ne trouve rien. Puis j’arrête de penser, je nage dans le silence, et la vérité m’apparait.

Que ce soit Einstein ou pas, on s’en fous-tu ? Ces mots sont tellement riches de sens.

Car plus je cherche, plus je réalise que ce que je cherche vraiment, ce que je désire au plus profond de mon être ne peut être contenu dans un set de lettres, ne peut se traduire par des mots, ne peut fitter dans une conceptualisation. La vie n’est pas qu’un jeu de scrabble.

En fait, depuis plus de 40 ans, j’ai tellement cherché que je n’ai plus envie de chercher. Je me suis épuisé à chercher, notamment dans les mots. Un doctorat et quelques baccs et maîtrises m’ont amené à réaliser que les mots ne peuvent que contourner l’ultime réalité, que tourner autour du pot. La lecture de milliers de livres sur divers sujets qui m’ont bourré le crâne mais non le coeur n’ont pas étanché ma soif. L’écriture de milliers de chroniques depuis 12 ans m’ont un peu vidé la tête et renseigné sur ce qui dort en moi mais rien d’essentiel n’a été dit.

Désormais, j’ai juste envie de m’arrêter, de me la fermer et d’écouter. Envie de contempler, de voir ce qui émerge en moi quand j’observe le monde.

Envie de chanter aussi davantage que de parler. Chanter seul et avec mes ami(e)s.

Oh, parler encore un peu quand même car il le faut parfois, mais parler à partir du coeur, et parler au coeur des gens. Parler pour prendre soin, parler pour tisser un lien entre votre humanité et la mienne, celle que l’on partage, celle qui nous unit.

Continuer à écrire car j’aime la danse des mots, mais de plus en plus poétiquement. Écrire par images, par paraboles. J’aime la danse des mots qui parfois se bousculent à la sortie au bout de mes doigts pour aller prendre l’air et se manifester sur mon écran. Pour se révéler à eux-mêmes et me révéler à moi ce qui bouille en moi. Ce que je vous présente ici sans trop de censure.

Écrire non pas parler de moi, ni pour décrire ma personnalité, mon enveloppe. Non. Écrire pour trouver un chemin jusqu’à vous, jusqu’à la partie la plus intime en vous, la même qui vit en moi. Là où se cache le silence en vous, le même silence qui se cache en moi et qui me meut, m’émeut. Écrire pour me faufiler jusqu’à vous.

Comme vous, j’ai pensé et pensé sans compter depuis que j’ai développé la capacité de la faire. Des milliards de pensées en boucle. Et comme vous, je suis à arriver à ce cul-de-sac, ici, maintenant, qui nous ramène toujours inévitablement à ce silence qui englobe tous les mots, ce silence qui avale toutes les lettres de tous les langages, et dans toutes les langues de toutes les bouches.

Ce silence qui, comme la musique et la beauté, nous unit dans notre humanité partagée.

6 réflexions au sujet de « POST PENSÉE »

  1. Avatar de Louis BertrandLouis Bertrand

    La poésie laisse de la place entre les mots. Des images écrites. Encore plus, des états et des émotions. Y’a des choses que ne se lisent pas, même qui sont difficiles à écrire et à décrire. Pourtant, elles sont les essentiels qui qui s’expriment éloquemment dans le silence.
    Je crois que ce n’est pas ce qui est d’encre qui compte, c’est la relation. Ce qui voyage entre et qui sonne au bon endroit. Du cœur, dire la connexion. La nôtre avec ce qui résonne, et la partager par ce qu’elle invite à plus de participation à la création. On dit pour poser une pierre tangible qui nous ressemble dans le perpétuel mouvement de la vie. Se commettre dans le vivant, recevoir et offrir et signer de la gratitude.
    Merci pour ta musique. Tous les langages sont bons. Ils parlent de la vie, de bouts de vie, mais combien beaux venant de toi. Nourrir par ce qui passe dans le non dit est un art qui vient des vibrations qui voyagent plus vite que tout, et au bon endroit.

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  2. Avatar de RaviRavi

    Écrire le silence en moi qui trop longtemps s’est retenu de peur des coups, des retours blessant, oser le silence vivant de la douleur de mes guérisons, de ma respiration et aspirations, explosion au couché de soleil avant que je me couche dans la froideur de la nuit. Puissante vibration de ma vie qui côtoie la mort, la mort d’un Égo trop insistant, d’un corps qui lâche le coûte que coûte.

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