
Je ne comprends pas ce qui se passe dans le monde et j’essaie de ne pas juger.
Je ne comprends pas comment on peut en arriver à tuer des enfants, d’un côté comme de l’autre. De toute façon, nous sommes tous et toutes du même côté, celui de la vie, de l’amour, du côté du plus grand que soi.
Mais la vie est si complexe. Et nous sommes des êtres relativement simples. Des êtres simples, d’émotions et de pensées. Et souvent ces pensées, qui se contractent en croyances, entrent en conflit les unes avec les autres. EN soi comme avec les autres. Et les conflits d’idéologies dégénèrent parfois en guerre, en guerres. Comme en ce moment. À plusieurs endroits sur terre, comme en plusieurs personnes.
On dirait que la plupart des guerres émanent de notre intention humaine de vouloir posséder la terre, la faire nôtre, la déclarer home, au détriment des autres. Ce fut le cas ici partout dans les Amériques, comme en Australie, mais aussi partout sur des bases locales au fil des âges. Et c’est encore particulièrement le cas en ce moment au Moyen-Orient, en Russie et en Ukraine, comme en Afrique, entre autres.
Tant de guerres et de douleur au fil de l’évolution de l’humanité. Très difficile à comprendre, et encore plus à ne pas juger. Nous avons le privilège de ne pas vivre en territoires troubles. Et ceci nous rend incapables de saisir toutes les nuances des divers conflits, toute les couches d’émotions et de traumatismes que portent les gens qui vivent ces conflits.
On dit qu’un des buts de la vie est de tenter de faire sens de tout ce qui arrive. Gros défi en ce moment. Quasi impossible. Comment faire sens de certaines choses desquelles nous sommes témoins ?
Personnellement, afin de mieux comprendre, de moins en moins me méprendre, je m’informe auprès d’intervenants qui connaissent mieux la situation que moi. Des deux côtés. Puisqu’il y en a encore au moins deux, côtés. Dualité quand tu voiles notre regard.
Je tente d’entendre, d’écouter et de saisir les divers points de vue. Notamment Gabor Maté, Yuval Harari et autres penseurs de traditions juives et arabes. Je tente de m’informer au sujet de la situation passée car le présent découle de ce passé. Ou devrais-je dire de ces passés. Car il existe pas une seule Histoire, il existe toujours de nombreuses histoires. Souvent celles des gagnants des guerres.
On a beau penser comprendre une situation, la réalité est toujours plus complexe qu’on la conçoit. On ne voit que la partie émergente du iceberg. Et en ces temps de réchauffement climatique, les icebergs fondent rapidement pendant que les réseaux sociaux se polarisent et nous divisent.
Plus facile de juger que de tenter de comprendre. Mais inefficace. Insuffisant. Méprisant, car toujours des humains que l’on juge.
On doit s’informer, approfondir notre pensée et retrouver notre humanité, notre compassion, notre empathie. Et remettre l’humain(e), les humain(e)s, au centre de notre coeur et notre âme d’être humains.
Et comprendre que l’on ne comprend rien, ou, sinon rien, du moins très peu.
Alors minimalement ne pas juger, mais s’informer et tenter de comprendre avec son coeur, et par-dessus tout, aimer. Et apprécier notre privilège de vivre en paix.
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Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-même de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres.
Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.
– Etty Hillesum

Oh que j’aime la citation : défricher en nous-mêmes des clairières de paix.
Oui plutôt que de chercher un pseudo soulagement avec un jugement.
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