SE GLISSER ENTRE LES PLIS DE LA VIE

Quiconque perçoit sa lumière et son ombre simultanément peut se voir des deux côtés et peut ainsi se placer au centre. – C. G. Jung

Dans tout conflit ou guerre, il y a nécessairement deux côtés. Comme pour les médailles. Ou les histoires. Au moins deux, mais probablement toujours davantage.

En chacun(e) de nous, il y a aussi au moins deux facettes – visage à deux faces disait-on jadis – même si souvent ça semble aussi nettement plus multifaces.

En gros, un côté lumineux, curieux, ouvert, objectif, qui ne sait pas mais qui veut voir et savoir, innocent quoi, et de l’autre, un côté sombre, caché, terré, mesquin, qui a peur et qui veut se protéger et rester caché. Côténébreux.

Grosso modo.

Dans toute guerre, chaque côté justifie ses actions, et ses moyens. L’attaque s’explique comme le meilleur moyen de défense. Mais souvent ces sont des attaques présumées. On attaque pour se protéger, mais le danger était-il réel ? Aussi réel que la mesure de notre contre attaque ? L’Histoire ne le dit pas toujours, c’est selon qui écrit le livre.

Et comme dans chaque résistance que l’on rencontre en soi, dans chaque contraction, dans chaque racoin, on retrouve une part d’ombre, quelque chose se cache qui ne veut pas se révéler. Quelque chose qui ne se sait souvent même pas. La nature de l’inconscience. Ça demande acception, confiance en soi et transparence pour accepter de se dévoiler, à soi comme aux autres. Et de voir, de regarder.

On peut regarder une guerre de l’extérieur, au chaud dans notre home, et penser comprendre ce qui se passe. Faites la paix et non la guerre. En effet. Mais plus complexe que ça la vie.

Et on ne peut oublier que dans toute guerre, dans tout conflit, il y a de vraies personnes, de la vraie douleur, des pertes de vie concrètes, des deuils à faire et à vivre. C’est peut-être de l’ombre qui cherche la lumière, de l’ombre qui veut venir au monde.

Quand on ose descendre en soi, on voit le lumineux et le sombre, la lumière et son ombre. Si on peut accepter de regarder les deux côtés de la bête, si on trouve assez de courage en soi, nous ne sommes alors ni l’un ni l’autre, nous devenons le Tout et l’entre-deux, le poste d’observation, le/la gardien(ne) du phare, la présence qui voit tout ce qui existe, sans rien nier ni réfuter quoi que ce soit. En offrant comme disposition un gros et enveloppant Oui à tout ce qui se présente, même et surtout peut-être le moins plaisant car ça se demande d’être vu et reconnu. Avant de pouvoir s’illuminer et s’allumer.

On se glisse alors entre les plis de la vie, on s’immisce dans les nuances, dans la subtilité du vivant.

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