



J’ai beau virer ça de tous bords tous côtés, ces temps-ci, je suis plus qu’ambivalent face à Meta, la patente à Zuckerberg. Notamment en lien avec ma propre utilisation de Facebook, suite à leur décision – drôle d’affaires ? – de ne plus permettre le partage de liens des médias parce qu’ils doivent payer pour.

Mauvaise foi, simple avidité, attitude monopolistique arrogante ou simple décision d’affaires ? Google fait sensiblement la même chose.
Pendant ce temps, nous sommes leur viande au moulin à cash, leur data, l’eau qui fait tourner les turbines de ces moulins géants. Même si certain(e)s déclarent l’utiliser en toute liberté, ajoutant candidement que nous avons toujours le choix et un libre arbitre. Peut-être mais drôle de game. À laquelle on ne gagne clairement pas.
Évidemment qu’il y a des avantages et des nannanes alléchants à naviguer sur FB – le seul réseau que j’utilise (même si j’apprécie Messenger et What’sApp mais ça me semble représenter une logique différente ces 2 services de messagerie appartenant aussi à Meta): soit de garder contact avec nos amis(e)s de par le monde, partager de l’info humaniste et pro-sociale, partager de la beauté postée par les ami(e)s, faire savoir au monde ce que l’on fait et ce que l’on pense, partager des chroniques comme celle-ci – que très peu de gens liraient si ne je ne postais pas sur FB. Ce que j’aimerais faire et ferai peut-être éventuellement, au risque d’être lu par seulement quelques paires d’yeux, pers j’espère, ou bleus est-ce mieux ?
Mais il y a d’autre effets secondaires moins bénéfiques: perte importante de précieux temps car FB est conçu spécialement pour nous accrocher et nous retenir, et ultimement nous vendre des bébelles (ils ne font pas des milliard$ pour rien), favoriser la faiblesse d’un tissu social de proximité, et maintenant à squeezer la bourse des médias. Ils nous tiennent by the emotional et psychological balls avec leurs algorithmes sophistiqués.
Et tout à coup, dès qu’ils doivent débourser quelques sommes que ce soit, les GAFA tiquent et rouspètent au frett. Par arrogance, par force du nombre, par pure avidité. Ils évitent de payer leur juste part, en nous tenant pour acquis. Et nous on continue à les encourager, et à rager un peu. Mais on continue quand même car nous sommes des bêtes sociales, et leurs services est devenu quasi essentiel, surtout quand on habite à l’écart, ou en forêt.
Et nous, pendant que les GAFA rouspètent, on continue de poster et de liker, on continue à nourrir leur moulin à ca$h. En toute liberté bien sûr. Ce qui provoque en nous, en moi – ou devrait provoquer – un certain malaise, ou minimalement un certain questionnement.
Car jusqu’où est-on prêt(e)s à aller pour soutenir ce géant ? Jusqu’où sommes-nous prêts à nous laisser utiliser par une géante entreprise qui applique sa propre censure ? Et où toutes les sources sont permises, sauf celles qui coûtent et qui souvent font les enquêtes de qualité. Je sais, certains diront : les mainstreams tous des vendus. Mais souvent les normes d’enquête les plus strictes et valides.
J’avoue que je ne sais trop quoi penser de ce grand média cirque , moi qui écrit habituellement davantage sur les états de nos âmes, la mienne notamment, que sur les grand enjeux sociaux et pas comiques.
Je vais donc continuer d’utiliser FB pour poster du social, du beau, du liant, et je vais continuer à m’informer sur cet enjeu. Car pour un fois que le gouvernement prend et tient sa position face à un entreprise ou deux, me semble qu’on devrait au moins s’y intéresser et se poser des questions.
Je ne prétends pas tout savoir du débat mais il me semble que les lois du libre marché n’ont pas nos intérêts à coeur. Me semble que ce sont toujours les plus gros et les plus puissants qui tirent la poche du père Noël de leur bord. Et que nous, les petits, on participe à leur grande séduction comme des brebis.
Peut=être qu’on devrait s’impliquer davantage et s’informer ? Sur FB et ailleurs.
Car en se pensant libres, on joue leur jeu. Et même Liberté, la marque de yogourt, n’existe plus.
