
– Osho
Les analphabètes du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne savent ni lire ni écrire, mais ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre.
– Alvin Töffler
On pense beaucoup, et on pense savoir. Et on pense que ces connaissances accumulées au fil des années sont permanentes, valides pour toujours. Dur dur notre disque. Or on fait reposer notre savoir sur un lit de connaissances qui n’est probablement plus actuel, passé date. On doit revoir nos fondations régulièrement, ce qu’on néglige souvent.
En fait, nous sommes – trop – pleins de nous-mêmes pour être en mesure de laisser passer la vie en nous, et trop certain(e)s de savoir qui nous sommes, ce qui nous empêche la plupart du temps de continuer à apprendre.
On pense savoir qui l’on est. Or nous ne sommes rien de défini, ni de définitif. Nous sommes en transit constant, une simple présence qui fluctue constamment, un flot d’énergie qui change sans cesse, une présence plus ou moins définie qui observe la vie qui passe dans et autour de notre corps, et qui conçoit le monde souvent à partir d’une vision limitée. Observant le monde surtout à partir de notre tête, pleine de croyances et de jugements, et si on est chanceux, on déplace notre regard de plus en plus vers notre coeur.
Et on pense savoir qui nous sommes, ce que nous sommes, et par extension ce qu’est le monde. Or comme l’affirme Adyashanti, il n’y a pas de vous à l’intérieur de ce cœur que vous protégez.
Ceux et celles qui pensent savoir n’ont plus de place pour apprendre. Leur tasse déborde. Sauf que pour pouvoir continuer à apprendre, pour réapprendre, on doit la vider et la revider cette tasse, et tout d’abord désapprendre pour être en mesure d’apprendre.
Oh bien, sûr, ça peut rassurer de penser savoir, de se penser connaissant(e). Mais c’est aussi un beau leurre. On doit plutôt détisser les noeuds de nos connaissances, défaire nos croyances empruntées, les démêler, les retisser. Demeurer des apprentis sages, en chemin, en cultivant un coeur d’étudiant(e).
C’est un peu le travail qu’effectue un maître avec un(e) disciple. Il ne nous remplit pas de nouvelles connaissances. Au contraire, il nous révèle notre ignorance, nous fait réaliser que le contenu de notre tête constitue un obstacle, une entrave à la réelle connaissance, au fait de connaître. Co-naître, naître de nouveau. À chaque instant. Un maître nous aide à vider notre petite tasse, pour nous donner accès à la grande théière.
Osho disait souvent que la connaissance ne peut qu’être empruntée d’autrui, que le réel savoir ne peut être que présent, découvert et redécouvert à chaque instant en soi et par soi. Une inside job le processus de savoir. Une expérience.
La vie est un grand mystère, une expérience vivante, sans cesse créée, et recréée. Un souffle à la foi, chaque pas dans la foi. La tasse vide, pleine d’ouverture.

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Lorsque vous abandonnez votre protection, la vérité entre et enlève l’image de soi. C’est pourquoi l’image de soi est venue avec un mur parce que, sans le mur, le souvenir de votre vraie nature va sauter rapidement et emporter l’image de soi, qu’elle soit bonne ou mauvaise Il n’y a pas d’image de soi qui n’ait pas de mur et pas d’image de soi qui n’implique pas de souffrance.
Non seulement vous avez vos propres murs, mais il y a aussi des murs que vous projetez sur les autres, les images que vous avez d’eux qui vous empêchent de voir leur vraie nature. Avec la volonté de voir qu’une image n’est pas réelle, les murs tombent. Lorsque le mur intellectuel s’ouvre, vous devenez ouvert d’esprit. Lorsque le mur émotionnel s’ouvre, vous devenez ouvert d’esprit.
Lorsque la réalisation de la Vérité supprime le moi limité, il n’y a soudainement plus d’image de soi, mais seulement une présence totale. Présence totale ! Cette ouverture est présente et sans image. Il n’est pas nécessaire de le protéger. Quelqu’un peut crier dessus, et le son traverse l’espace. C’est bon. Quelqu’un peut l’aimer. C’est bien, mais cela n’ajoute rien et n’en soustrait rien.
Maintenant, la chose amusante à propos de la Vérité, ou de l’illumination, ou de l’éveil, c’est que nous la manquons même si elle n’est pas cachée. Ce n’est pas loin d’attendre un moment où nous le méritons. C’est difficile à trouver parce que c’est juste ici. Cette ouverture a toujours existé. S’il avait une voix, il aurait dit quelque chose comme « Pour l’amour de Pete, je me demande combien de temps cette histoire d’image va durer ! » »
La blague de tout cela est que vous regardez à partir de votre vraie nature en ce moment sans le savoir. Si vous cessiez d’être fasciné par le contenu de votre esprit, vous feriez l’expérience de ce que je dis. Sentez votre chemin dans ce que je dis plutôt que d’y penser. Seul un concept de soi regarde et aspire à Dieu. Laissez tomber votre concept de soi et il n’y a que Dieu qui rencontre Dieu.
– Adyashanti
