
Nous sommes transformé(e)s par nos rencontres.
Nous sommes dans une ère du moi. Moi moi moi, me me me, je je je. Moi et le monde.
Petit moi qui prime, qui trône au sommet de nos occupations et préoccupations personnelles.
Pourtant, que moi dans le monde.
Alors que notre monde se transforme de façon inquiétante, notre petit nombril personnel prend toute la place du monde, ce petit nombril à soi qui nous bouche parfois les yeux sur plus grand que soi et nous entrave souvent le coeur.
Le nombril, centre du notre monde, peut constituer soit une antenne vers le monde, ou une fin en soi se refermant dans la peur de l’autre.
Comme si on pouvait vivre en solo. Oh, on peut survivre en solo, mais vivre ? Totalement ? Réellement ? Sincèrement ? Pas certain du tout.
En tous cas, si on périt, on le fera tous et toutes ensemble. Comme le dit l’affiche ci-haut, si personne ne transforme personne d’autre et personne ne peut se transformer seulement par soi-même, c’est par nos rencontres que nous pouvons et que nous pourrons le faire. Dans nos échanges, notre collaboration, notre soutien les un(e)s envers les autres, en particulier envers les plus démuni(e)s et les plus nécessiteux.
Peut-être que cette évolution technologique, qui nous a conduit à une telle intensité dans notre isolement social, malgré l’avènement de tant de réseaux dits sociaux, ou à cause de ceux-ci, nous permettra de réaliser que nous avons plus que jamais auparavant besoin de travailler ensemble, les un(e)s avec les autres.
Un seul et unique monde. Malgré nos 8 milliards de petits mondes. Malgré nos différences, malgré nos désaccords, malgré notre réflexe et instinct de nous refermer sur soi quand ça brasse dans la grande et grosse cabane humaine.
On doit penser en fonction de soi, de ses propres besoins, en premier lieu, bien sûr, tout part de là. Mais pas seulement, ni uniquement. Crucial de garder en tête et au coeur le bien du plus grand nombre. Et grand grand ce monde.
Ailleurs, ils et elles sont de plus en plus nombreux à se noyer en tentant de fuir pour simplement survivre. Ici, ils et elles sont de plus en plus nombreux et nombreuses à se retrouver à la rue faute de pouvoir trouver maison, de plus en plus d’aîné(e)s parmi eux. Ici aussi, ils et elles sont de moins en moins rares à ne pas manger à leur faim, parmi eux de nombreux enfants. À chaque jour. Juste à côté de nous.
Et la liste des sévices pourrait continuer. Comme le besoin de service.
Plusieurs parmi nous préfèrent ne plus regarder les – mauvaises – nouvelles car on ne veut pas être dérangé(e)s dans notre petit confort ici. On ferme nos oeillères et on continue à vivre chacun chacune notre petite vinaigrette. Mais le feu est pogné dans le bol de salade.
Et il me semble inévitable d’ouvrir nos yeux pour en prendre conscience, même si ça nous dérange la douce illusion de bonheur séparé du tout. Et tout aussi essentiel d’ouvrir nos coeurs pour sentir et ressentir toute cette douleur humaine qui peut soit nous écraser, soit nous motiver à se relever les manches pour contribuer à arranger le monde, ensemble. Car notre monde.
Et pour se faire , on ne peut que commencer en soi, puis autour de soi, et agrandir ce cercle de partage, de service. Car la vie, comme l’amour, est une spirale, qui ne veut et ne peut que grandir, s’accroître, prendre de l’expansion et ouvrir, de plus en plus. Comme nos coeurs.
Aho !
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Lorsque nous regardons la réalité du point de vue de nos personnalités – à partir de notre petit soi séparé, nous recherchons constamment ce qui nous distingue les uns des autres. Mais quand nous vivons du point de vue de l’amour sans limites, nous commençons à voir tous les liens et les connexions qui nous unissent.
L’amour engendre l’amour.
– Franck Ostaseski via Karine Bourbonnais

Oui, nous et nouer des liens invisibles
et les défaire sans rien dire
donc fondre…
Monde dit: « Euh? »
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Ce qui m’écoeure le plus avec ceux qui se noient voulant un jour meilleur
est cette crisse de gang qui veut juste faire une autre passe de cash sur le dos d’innocents.
Ceux qui fuient et rêvent d’un monde meilleur meurent dans l’eau.
Il faut trouver l’au-delà ici et pas plus tard.
Ici-bas sagesse il se doit.
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